Quelle est l’histoire de la charpente traditionnelle ?

La charpente traditionnelle en bois apparait en Grèce antique. Les temples en construction utilisent la charpente traditionnelle pour coiffer leur structure de bois. Le métier de charpentier est-il le premier métier de la construction ?
Cet article ne retrace pas l’histoire complète de la charpente traditionnelle, mais vous aidera à retenir les périodes clés pour la charpente traditionnelle.
Les églises étaient-elles les seuls édifices à utiliser des pièces de charpente ? Depuis quand la charpente traditionnelle a-t-elle fait son apparition sur les maisons ? Lisez cet article sur les charpentes traditionnelles pour en savoir plus.

La charpente traditionnelle : ossature de temple antique

Les charpentes existaient bien avant le Moyen Âge en France. Toiture et couverture des temples grecs (8e siècle – 7e siècle avant J.-C) reposaient sur des pièces de bois similaires aux poutres en bois actuelles. Ces pièces de bois étaient positionnées sur les colonnes en pierre. La structure du bâtiment travaillait surtout en flexion. Le poids de la couverture (tuiles en marbre, terre cuite) et les mouvements de sols fragilisaient cet assemblage de pièces. L’architecture du fronton du Parthénon (triangle) rappelle cette structure de type ferme.

La maison grecque antique : combles et fermes en bois

Les maisons grecques étaient en bois et reposaient sur des poteaux de bois, pas en pierre. Ces constructions et structures disposaient de combles.
Étaient visibles les structures et pièces des charpentes : fermes, arbalétriers, poinçon, pannes, entrait, chevrons.
Les techniques d’assemblage mises en oeuvre étaient les mêmes que celles du charpentier actuel.
Les essences de bois utilisées étaient le sapin, le mélèze, le cèdre, disparues du patrimoine historique malgré les travaux de restauration.

Histoire de la charpente traditionnelle chez les Romains

Les Romains ont repris ces techniques de construction de charpentes antiques. Ils ont approfondi et développé le concept de charpente et de ferme pour leurs constructions publiques.
Les poutres de bois des temples grecs seront le moyen de construction de leurs toitures, pour les faire reposer sur les murs. Ils vont développer les charpentes en structure en triangle. Assemblages, structures et toitures romaines poseront les bases des charpentes actuelles (arbalétriers, entrait) en tant que poutres maitresses de toiture.

La charpente traditionnelle en France avec les Gaulois

Les Gaulois ne vivaient pas tous dans des maisons enterrées ! Ils savaient construire de vraies maisons.
Les constructions gauloises étaient des maisons dotées de murs, toitures et couverture. Les fouilles archéologiques ont permis de retrouver des plans de sol, des trous de poteaux des charpentes de maison.
Le charpentier maitrisait les techniques d’assemblages actuels (tenon-mortaise, feuillure). Les Gaulois ont prolongé l’histoire de la charpente traditionnelle.
Les maisons avec grenier étaient courantes. Leurs structures de bois sont les ancêtres des structures de charpentes traditionnelles des maisons modernes.

Le patrimoine du moyen-âge : la charpente traditionnelle

L’incendie de la cathédrale Notre-Dame à Paris a montré la présence d’une charpente en bois. Dans ces édifices, l’ossature en bois de la charpente se construisait avant la voute en pierre. Les charpentiers utilisaient le chêne pour leur mise en oeuvre. Ces charpentes de cathédrales intègrent des pièces de bois connues (ferme, entrait, poinçon, chevrons, pannes) de grandes dimensions. Les charpentes traditionnelles étaient présentes dans les maisons à pans de bois. Les assemblages des charpentiers étaient tout en bois (renforts, épaulements).

La renaissance utilise la charpente traditionnelle

La ferme primitive antique serait dépourvue de poinçon. Dès la renaissance, les charpentiers ajoutent à la structure de la ferme le poinçon. Ils allongent parfois l’entrait pour renforcer la charpente. Pour des raisons esthétiques, ils parviennent à le faire disparaître.
Jean Yves Hunot a écrit L’évolution de la charpente de comble en Anjou. Il indique que dès la fin du 12e siècle, l’assemblage tenon-mortaise remplace l’assemblage mi-bois.
La charpente en bois était économique et évitait la construction de voutes en pierre. Dans l’habitat domestique, les charpentes traditionnelles à poteaux remplacent la ferme.

Le retour de la ferme au 18e siècle

L’histoire de la charpente traditionnelle témoigne du retour de l’assemblage de ferme en bois. La ferme se généralise en maisons rurales.
La charpente à ferme est plus économique que la charpente à poteaux et permet d’aménager des pièces de stockage. Le charpentier positionnait des poteaux en bois pour soutenir l’entrait d’une vaste pièce.
C’est l’ère du perfectionnement pour la charpente à ferme triangulaire poinçon et contrefiche et la ferme triangulaire à faux entrait. Un 3e type de charpente en bois existe : la charpente mixte. Cette charpente mélange la charpente à ferme triangulaire et les poteaux.

Modernité vs antiquité, quel changement ?

Toute étude sur le patrimoine et l’architecture rappelle que la charpente antique, primitive, s’appuie sur des techniques et assemblages toujours utilisés. Dans sa forme primitive, la ferme, pièce maitresse, était composée d’arbalétriers. Ceux-ci soutenaient des pannes, chevrons, entrait retroussé et poinçon.
Voyez l’ouvrage Maisons Paysannes en France et leur environnement, 15e siècle – 20e siècle, Jean René Trochet.

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